25 avril, 2024

1989 – La guerre de la morue – Conflit Franco-Français.

Janvier 1989 – Conflit Franco-Français. Les habitants de Saint-Pierre et Miquelon s’opposent à l’arrivée de deux navires usines de Saint-Malo sur la zone de pêche française de Saint-Pierre et Miquelon. Plusieurs pêcheurs et marins de Saint-Pierre et Miquelon occupent les locaux des Affaires maritimes et menacent d’envahir la préfecture si les navires de Saint-Malo ne font pas demi-tour. Les navires concernés sont le Victor-Pleven, la Grande-Hermine et le Joseph-Roty. La situation dans l’archipel est jugée explosive et l’éclatement d’un conflit franco-française amuse les canadiens.

Janvier 1989 – Saint-Pierre et Miquelon se retrouve sans préfet. L’arrivée de Jean-Pierre Marquié est reporté plusieurs fois suite à  l’inquiétude grandissante de Paris devant les manifestations organisées à Saint-Pierre et Miquelon par les élus et la population.

Janvier 1989 – Échec des négociations entre représentants de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon et pêcheurs métropolitans.

Répartition des quotas par le Ministère de l’Outre-mer

Quotas 1988

  • France hors SPM : 9331 tonnes
  • Saint-Pierre et Miquelon : 16 669 tonnes

Quotas 1989

  • France hors SPM : 5500 tonnes
  • Saint-Pierre et Miquelon : 20 500 tonnes

Janvier 1989 – Le Canada protestent l’attribution de quotas « irréalistes et inacceptables » aux pêcheurs français par le gouvernement français. Indiquant que les pêcheurs canadiens réduiront leurs prises de 30 % sur la zone disputée par Paris et Ottawa, les ministres canadiens concernés veulent que les français fassent de même.

16 janvier 1989 – Le gouvernement français de Michel Rocard, inquiet devant les manifestations grandissantes aux îles Saint-Pierre et Miquelon dépêche sur place plusieurs Transall  militaires avec des gendarmes mobiles armés et du matériel de maintien de l’ordre. La population s’oppose vivement au débarquement et alerté des communications par voie hertzienne occupent la piste de Miquelon et de Langlade, immobilisant un appareil au sol et empêchant l’atterrissage des autres appareils alors contraints de s’orienter sur Saint-Jean de Terre-Neuve. L’appareil immobilisé au sol est paralysé par les manifestants et devient la cible de toutes les protestations. La tension est vive. Le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon, Albert Pen, déclare que le débarquement des CRS « aurait donné le signal du bain de sang » – « Ce n’est rien comprendre à la réalité locale que de nous envoyer, soi-disant préventivement, des forces dites de l’ordre, lesquelles, ici, suscitent immédiatement le désordre ».

Plusieurs témoignages sont des plus inquiétants : « c’était effrayant, des gens que l’on connaît bien, des gens calmes, avaient le fusil de chasse et des cartouches dans le coffre de leur voiture. Certains voulaient arroser le Transall d’essence et y mettre le feu. Il a fallu ramer et taper sur la table pour calmer les esprits. Les gens sont à bout et il faut rendre hommage aux gendarmes de l’archipel qui ont fait preuve de sang froid » – Albert Pen, sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Janvier 1989 – Clyde Wells, politicien libéral de Terre-Neuve proteste vivement la présence de troupes françaises à Terre-Neuve. « Nous ne devons rien faire qui puisse aider à mater les Saint-Pierrais » – Les pêcheurs de l’archipel « mènent la même bataille contre les navires métropolitains ».

19 janvier 1989 – Le gouvernement de Michel Rocard annonce que son gouvernement rencontrera les élus de Saint-Pierre et Miquelon.

24 janvier 1989 – Les principaux représentants de Saint-Pierre et Miquelon sont présents à Paris au Ministère de l’outre-mer afin de rencontre Louis Le Pensec, ministre des DOM-TOM et Jacques Mellick, ministre délégué à la mer. Les élus locaux demandent la modification du statut de l’archipel afin d’obtenir la maîtrise des ressources halieutiques et la création d’une 2e piste à l’aéroport.

1 février 1989 – Selon le Canard Enchaîné, Albert Pen, sénateur de Saint-Pierre et Miquelon acceptera de s’inscrire au groupe PS du sénat suite à l’obtention de nouvelles promesses : prolongement de la piste, ouverture d’un casino et zone franche pour touristes canadiens. La semaine suivante, Albert Pen écrit au Canard Enchaîné et indique qu’il n’est nullement question d’un casino aux îles : « première nouvelle ». Sa déclaration semble contredite par une déclaration au journal Sud-Ouest Dimanche où il déclare qu’en améliorant « la piste d’aérodrome, en créant un casino (…), nous pourrions augmenter nos revenus du tourisme ».

Fin février 1989 – Visite du ministre Louis Le Pensec aux îles Saint-Pierre et Miquelon.

5 mai 1989 – Matignon exclut définitivement les pêcheurs malouins de la zone du 3PS. Les représentants de la Comapêche se disent catastrophés.

Grand Colombier

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