L’Avenir de Saint-Pierre et Miquelon.
Foyer paroissial n° 146, Janvier-février 1936
Extraits du discours radiodiffusé de M. l’Inspecteur général Mérat. Le samedi 25 janvier.
« … J’indiquerai d’abord qu’un décret du 3 janvier 1936 a procédé à la réorganisation administrative de l’archipel suivant le plan N° 2 : Assemblée de 12 membres élus, président élu ; contrôle assuré par un commissaire délégué, suppression des communes.
« … Mon intention est de vous parler aujourd’hui de 3 questions 1° Subvention métropolitaine. 2° divers projets de réorganisation administrative ; 3° suppression des communes.
Subvention métropolitaine. – Le projet de budget 1936 donne 1 million 7 de recettes et 8 millions 2 de dépenses. La caisse de réserve est près d’être épuisée. il faut donc l’aide de la métropole.
Cette aide sera peut-être (par hypothèse) de 2 à 3 millions. Si on y ajoute les primes et les pensions, cela fera plus de 6 millions.
Mais le Département des Finances vient de câbler qu’il subordonne toute subvention à la preuve que toutes les économies auront été réalisées.
C’est le but de la réforme administrative.
Dives projets de réorganisation administrative. – En présence des doutes soulevés par le projet N° 2, un projet N° 3 a été élaboré : maintien du système actuel, mais accroissement des représentants de la population au Conseil d’Administration en compensation de la disparition des Communes.
Mais ce projet a eu contre lui la grande majorité du Conseil Municipal de St Pierre.
Dans ces conditions j’ai proposé au Département de se décider pour le projet N° 2…
Les organismes nouveaux auront comme premier devoir le vote du budget en réduisant les dépenses de plus de 1. 500. 000 fr.
Suppression des Communes. – Les communes ne peuvent plus vivre. En 1936, pour 620 000 fr. de dépenses, on a 250 000 fr. de recettes.
Ce n’est la métropole qui versera les fonds.
La suppression des communes, c’est-à-dire la simplification administrative qui doit en résulter, est l’une des conditions d’accord de la subvention.
La disparition des communes permettra de réaliser quelque 150 000 fr. d’économies.
Faites l’essai de vous administrer, élisez les organismes du projet n° 2, comprimez les dépenses budgétaires et, démontrant que le dit projet est viable, vous obtiendrez la subvention métropolitaine.
Sinon, c’est bien simple, que l’on passe le plus tôt possible au projet N° 3 …. »
L’Avenir de Saint-Pierre et Miquelon.
Foyer paroissial, année 1936, page 129.
Le deuxième statut politique de notre archipel ayant été refusé par la consultation populaire du 26 avril et du 3 mai, le Gouvernement de Paris nous met en présence du projet n° 3 qui comporterait, paraît-il, avec un administrateur métropolitain, un conseil d’administration élargi et la suppression des municipalités.
Il faut attendre les précisions.
Le bruit court que les électeurs seraient appelés aux urnes fin juillet.
L’Avenir de Saint-Pierre et Miquelon.
Foyer paroissial, année 1936, page 154.
Au point de vue administratif, rien de nouveau : les journaux officiels locaux du 15 juin et du 1er juillet sont muets sur la question.
Au point de vue économique, après les efforts tentés, en vain jusqu’à présent, pour faire du frigo un centre de travail, voici que l’on entend parler d’un « Sweepstake » qui donnerait de l’ouvrage à des bureaucrates et enrichirait l’administration ; on songerait même à exploiter le minerai de fer du Grand Colombier. Rien de bien certain encore.