Un peu de notre Histoire (112-4) Foyer paroissial n° 122 : 15 janvier – 15 février 1934

Un peu de notre Histoire (112 *)
Foyer paroissial n° 122 : 15 janvier – 15 février 1934, pages 39-40

1823

Jusqu’au 8 mai, date de l’arrivée à Saint-Pierre du brick-goélette « Miquelonnaise », de Saint-Malo, la colonie ignorait absolument la marche des évènements politiques en France. Les habitants étaient sans inquiétude et chacun avait apporté la plus grande activité à se préparer pour la pêche ; toutes les goélettes étaient mouillées dans le Barachois et sur la rade Miquelon, n’attendant pour se rendre dans le golfe de Saint-Laurent ou sur le Grand banc que les fournitures indispensables à leur industrie. La Miquelonnaise n’apportait aucun courrier officiel mais les nouvelles particulières venues par ce bâtiment consterna la population : l’état de guerre existait entre la France et l’Espagne.

Les causes de cette guerre ? les voici en quelques lignes

Le roi d’Espagne, Ferdinand VII avait été dépossédé de son royaume par Napoléon 1er et retenu prisonnier en France. A la chute de l’Empire, l’assemblée des Cortes invita le roi à revenir et à jurer de soutenir la nouvelle constitution de forme libérale qu’elle avait promulguée pendant sa détention cette constitution nulle et sans valeur. Une insurrection éclata.

Le roi Louis XVIII crut devoir intervenir en faveur de son parent. Une armée commandée par le duc d’Angoulème, pénétra au début d’avril, dans la péninsule ibérique. Après une campagne de quelques mois le gouvernement insurrectionnel fut défait et contraint de rendre à Ferdinand VII le pouvoir absolu.

Les nouvelles reçues de France étaient bien de nature à troubler la population. N’apprenaient-t-elle pas, en effet, qu’en prévision de la guerre, les navires métropolitains n’avaient pas armé pour la pêche ; que par suite les approvisionnements ordinaires : sel, engins de pêche et combustibles par eux ordinairement apportés pour les besoins de la pêche locale faisant défaut, celle-ci serai sinon totalement du moins très sérieusement compromise, et les habitants privés des vivres indispensables à leur existence !

Dans une circonstance aussi critique et pour parer au plus pressé, le commandant Fayolle assembla le Conseil d’Administration pour délibérer sur les mesures à prendre. Il fallait en effet aviser aux moyens de nourrir non seulement la population sédentaire des deux îles mais aussi mes marins-pêcheurs qui avaient hiverné dans la colonie.

A la suite de cette délibération, les ordres nécessaires furent donnés pour l’achat aux États-Unis de 236 quarts de farine et 20 quarts 1⁄2 de lard, cette quantité ajoutée à celle qui existait dans le magasin général mettrait le commandant à même d’attendre les évènements.

Fort heureusement les craintes que le chef de la colonie éprouvait sur le sort de ses administrés ne se réalisèrent qu’en partie ainsi qu’on le voit plus loin.

(A suivre)

Grand Colombier

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