Charles Freeman, consul américain à Saint-Pierre et Miquelon en 1905, alerta les autorités fédérales de Washington d’une fraude perpetrée par des navires de pêche américains.
Sans pouvoir apporter de preuves, il indiqua que les navires en passage à Saint-Pierre ne venaient plus s’inscrire auprès de son bureau. Cependant deux situations problématiques semblaient lever le voile sur ce traffic illicite vers les Etats-Unis.
Le premier navire, le Mischief de Lynn dans le Massachusetts fut saisi par les autorités de la Nouvelle-Ecosse lors d’une escale forcée : la cargaison ne contenait que des bouteilles d’alcool.
Un autre navire, la goélette Ralph Hodgon d’Eastport dans le Maine, fit des achats importants à Saint-Pierre auprès de la compagnie R. Chuinard. Quand Charles Freeman fit savoir au commerçant Chuinard que toute exportation vers les Etats-Unis devait être accompagnée par une facture consulaire, ce dernier lui répondit qu’aucune vente n’avait eu lieu.
Charles Freeman demanda alors aux autorités de Washington d’obliger tous les navires en escale à Saint-Pierre de se faire immatriculer auprès du Consulat américain et de se soumettre aux douanes américaines à leur retour.
Source : Despatches From U.S. Consuls in St. Pierre and Miquelon, 1850-1906. T487, RG059.