Ceci est le premier texte d’une série de six articles, consacré à l’ancien gouverneur des îles Saint-Pierre et Miquelon.
Véritable Sisyphe, cherchant éternellement à réécrire l’histoire, Gilbert de Bournat restera une figure fascinante de l’histoire de Saint-Pierre et Miquelon. Grand perdant des évènements de 1941, son obsession du devoir, sa méfiance profonde du gaullisme embryonnaire et son profond attachement à des valeurs catholiques et traditionnelles l’enfermeront dans une impasse historique dont il ne pourra jamais se défaire.
Sa personnalité ne pouvant se satisfaire d’une défaite, tant personnelle que politique, Gilbert de Bournat consacrera bien des années à la préparation d’une œuvre destinée à répondre à l’histoire. Qui est donc cet homme qui fut emporté comme bien d’autres par le courant de l’après guerre mais qui ne cessa de réagir jusqu’au bout ? Brosser le portrait après coup de ce personnage complexe est donc une étape nécessaire pour redonner un sens historique au combat de cet homme, sans pour autant chercher à le réhabiliter ni justifier les erreurs qui ont pu être siennes.
Né le 7 novembre 1896 à Aix en Provence, Gilbert Marie Jean de Bournat aura un parcours pour le moins insolite. Quel destin curieux, que celui de ce jeune noble ! Apte, intelligent et « bien né », il sera comme bien des siens, marqué par la terrible guerre de 1914. Ses origines lui réserveront après un passage dans l’artillerie, le droit de participer à cette première guerre du ciel. Volontaire en janvier 1915 à l’âge de 18 ans, il sera démobilisé en 1919. Blessé en vol le 2 octobre 1918 il obtiendra une citation et plusieurs décorations dont la médaille de Verdun et la Croix de guerre.
Docteur en droit, il se tournera vers le prestigieux ministère des territoires d’outre-mer. Il arrivera donc à la rue Oudinot en 1921 et fit alors carrière dans l’administration de divers territoires d’outre-mer dont le Tchad, le Congo, le Maroc et le Gabon.
Suite à ses missions en Afrique Equatoriale, Gilbert de Bournat se retrouva au Ministère à Paris en 1936. C’est lors de ce passage dans la capitale nationale qu’il apprit que le poste d’Administrateur de Saint-Pierre et Miquelon allait bientôt être disponible et qu’il y postula. Il y sera donc nommé Administrateur de Saint-Pierre et Miquelon par décret du président de la république Albert Lebrun la même année.
De toute la coloniale, c’est dans le territoire le moins exotique de l’empire que sera scellé son destin. Indéniablement un microcosme de la mère patrie, frappé de plein fouet par une dépression économique sans précédent, Gilbert de Bournat sera l’administrateur de Saint-Pierre et Miquelon de janvier 1937 à décembre 1941.
Lundi prochain : étude de sa correspondance d’avant-guerre
Bonjour Mrs Bournat Je viens découvrir un livre chez un ami je suis saint -pierre et Miquelon. (Le coup de saint -pierre. ) pensez vous que je puisse le trouver encore merci