5 novembre, 2024

1906 – Un commerçant sollicite le soutien des Etats-Unis

Un commerçant sollicite le soutien des Etats-Unis pour l’annexion des îles Saint-Pierre et Miquelon.

Lettre du 8 décembre 1906 du consul au département d’État américain

Dans cette lettre, le Consul rapporta que plusieurs citoyens des îles l’avaient approché afin de savoir quelle serait la réaction du gouvernement des Etats-Unis si une pétition fut présentée pour une demande d’annexion afin que l’archipel puisse devenir une colonie américaine. Le consul Freeman fit savoir aux intéressés que la pétition risquait fort de ne susciter ne pas être remarquée. Il refusa même d’accepter la lettre qu’on lui avait proposé de remettre au gouvernement des Etats-Unis. Ceux qui l’avaient approché lui firent donc savoir qu’ils communiqueraient eux-mêmes cette au gouvernement des Etats-Unis.

Lettre du 19 décembre 1906 du 3e assistant au secrétaire d’État au consul des Etats-Unis

A nouveau, Huntington Wilson fit savoir au consul Freeman qu’il ne devrait pas s’exprimer sur la question et de refuser de jouer les intermédiaires avec le gouvernement des Etats-Unis et que le département d’État était très intéressé par la situation.

Lettre d’Amédée Bréhier au secrétaire d’État – Confidentiel

J’ai l’honneur de vous exposer,

Que notre colonie de St Pierre Miquelon subit une crise économique, si elle se prolonge, provoquera sa ruine complète et celle de ses habitants.

Que le tiers environ de sa population a été obligé dernièrement de s’expatrier aux Etats-Unis et au Canada pour trouver des moyens d’existence.

Que malgré les demande de réformes et les démarches réitérées de nos représentants, qui n’ont auprès du gouvernement local, que le droit d’émettre des vœux, il n’est tenu aucun compte de cette situation par le Gouvernement de la Mère-Patrie, qui ne veut rien faire et semble se désintéresser complètement du sort réservé à notre malheureux pays.

Que cette situation est due cependant en grande partie, soit à des mesures malheureuses prises par des administrateurs plus préoccupés du présent que de l’avenir, mesures qui ont eues pour résultat, tout en bouclant un budget annuel, d’assurer dans un laps de temps relativement court, la ruine de notre commerce d’exportation ; soit à l’indifférence de la Métropole elle-même, qui n’a pas su, lors de la cession du French-Shore au gouvernement de sa Majesté Britannique, sauvegarder les intérêts de notre principale industrie, la pêche à la morue, en obtenant le retrait du Bait-Act du gouvernement de Terre-Neuve et dune compensation pécuniaire pour le tord causé à notre Colonie par l’abandon de nos droits de pêche ; soit encore : à l’entretient d’un trop grand nombre de fonctionnaires trop onéreux et hors de proportion avec les ressources et l’importance de notre Colonie ; fautes qui toutes proviennent du fait du gouvernement de la Métropole et de ses représentants ici et dont elle devrait assumer la responsabilité et supporter les résultats.

Que la population toute entière, froissée dans ses sentiments patriotique en présence de l’indifférence que semble affecter la Mère-Patrie pour la plus ancienne et la plus française de toutes ses colonies, anxieuse au sujet du sort malheureux qui lui est réservé, entend dire par ailleurs que des pourparlers sont engagés pour sa cession à Terre-Neuve avec qui elle n’a aucune communauté d’usages, de mœurs ni surtout de sympathie et a l’intention de protester contre cette cession avec la dernière énergie.

Pour toutes ces raisons,

J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Secrétaire d’État, de me faire savoir si vous envisageriez d’une façon favorable la perspective d’une manifestation populaire imposante en faveur d’une cession de nos Iles au gouvernement que vous avez l’honneur de représenter et si vous croyez que cette manifestation que je pourrais organiser avec l’aide de mes nombreux amis soit sous forme de vote, soit sous forme de pétition, aurait des chances de nous faire aboutir au but que nous souhaitons vous, à savoir : devenir nous et nos Iles, citoyens et propriété de la grande république des Etats-Unis.

Je vous serais très reconnaissant de vouloir bien considérer la présente comme très confidentielle au moins quand à ma signature et vous donne l’assurance de ma discrétion la plus absolue dans le cas où vous voudriez bien m’honorer une réponse.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire d’État, l’assurance des sentiments très dévoués de votre serviteur.

Amédée Bréhier.

Lettre du 29 décembre du secrétaire d’État Elihu Root à Amédée Bréhier

C’est le secrétaire d’État des Etats-Unis lui-même, Elihu Root, qui répondit à Amédée Bréhier. On ne pouvait faire plus succinct : d’une phrase, au détour d’un « très intéressant », remercie le commerçant de Saint-Pierre.

Lettre du 5 janvier 1907 du consul américain au secrétariat d’État

Dans cette lettre, le consul américain Freeman indiqua que l’agitation des derniers mois semblait s’être estompé et que les meneurs de la campagne avaient le sentiment d’avoir été trop loin même si le projet n’était pas complètement abandonné.

Source :
National Archives Identifier: 19355383
Container Identifier:
 Box 7, M862 Roll 273.
Creator: Department of State.

Grand Colombier

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