Informations parues dans le Journal Officiel des Iles Saint-Pierre et Miquelon
Samedi 6 décembre 1902, 37e année, numéro 49.
Commencement d’incendie au bureau téléphonique.
Le 6 décembre, à minuit un quart, un commencement d’incendie s’est déclaré au bureau central téléphonique. Une lueur assez vive illuminait les deux fenêtres du premier étage du bâtiment. Les pompiers promptement arrivés sur les lieux appuyèrent une échelle le long de la fenêtre Est. pénétrèrent dans la pièce et se rendirent aussitôt maîtres du feu.
Cet incendie qui a pu être enrayé dès le début aurait pu prendre de graves proportions. Le vent soufflait en tempête, et dans cet ouragan nul n’aurait pu prévoir où le feu se serait arrêté. Une circonstance heureuse a voulu qu’une voisine d’en face, Mme Blanchandin ait donné l’éveil alors qu’il n’était que temps. Au moment de se coucher, elle s’aperçut que les fenêtres du bureau téléphonique étaient éclairées. Sachant qu’il n’y avait personne, elle ne douta pas que le feu couvait. Elle s’habilla au plus vite, courut prévenir M. Georges Lefèvre, officier des pompiers, son voisin, et ensuite la gendarmerie. Sa diligence a eu cet effet d’éviter à la ville un nouveau désastre.
D’après M. Sicard, ingénieur électricien, ce commencement d’incendie serait dû au contact des fils principaux avec les fils secondaires. Avec la tempête qu’il faisait, ces fils sont forcés de se toucher et ont projeté des étincelles qui ont mis le feu aux objets environnants.
Les dégâts sont évalués à environ 2000 francs.