L’histoire du mystérieux « mât » centenaire du Grand Colombier, rapporté par Albert Ozon au micro de Carmen Roy en 1960, fait partie de ces anecdotes curieuses qui déclenchent immédiatement l’intérêt de l’historien.
Quelle est l’origine de ce « mât » ? Si cet objet est décrit comme tel, c’est qu’il est parfaitement rectiligne. Ainsi, nous pouvons tout de suite écarter l’hypothèse d’un arbre indigène à cet îlot, un non-sens vu le climat des îles. Est-ce un ancien repère visuel, une construction symbolique d’antan ? Pour l’instant, aucune information autre que ce témoignage indirect n’existe, à moins que la mémoire collective puisse être ravivée. Merci de consigner tout renseignement utile dans la section des commentaires ci-dessous.
Cet enregistrement ne pouvant actuellement être diffusé pour des questions de droits, je vous invite à lire ci-dessous une retranscription approximative du passage en question :
« Mais on parlait du Colombier tout de suite, je vais vous citer une chose. Sur la tête du Colombier, j’ai été plusieurs fois, parce qu’on ramasse des plate-bières, et ça ça vous représente absolument, comme on voit sur les images, le cratère du volcan, c’était un volcan ça ! […] c’est rude à monter, hein mais on remonte facilement par l’Ouest et puis par le Suet. On allait chercher des platebières là, j’ai été trois ou quatre fois, puis alors si le il y a une grande plaine qui est grande comme à peine la moitié du quai là, et là il y a deux petites mares, de pas beaucoup, alors dans le temps je crois, on disait qu’il y avait un mât là-dedans. Et alors, il fallait avoir une sacré mer pour lancer ce mât là, sur la tête du Colombier, vous avez vu le Colombier ? De la hauteur qu’il est ? Hein ! Alors vous pensez que c’était une blague moi, j’ai été dans les temps ramasser des platebières tout ça, puis j’ai jamais fait attention. Et v’là, un couple d’années, 2 ou 3 ans, je parlais avec du monde, on parlait là j’ai on était plusieurs à blaguer de ça et puis je dis, oui c’est comme le mât qui est sur le Colombier. Alors un Italien, qui travaille à la mairie, il me dit « Ah pourtant c’est la vérité ! », il dit oui parce que d’abord je lui parlais de ça puis j’étais là, il m’a dit c’est pas un mât, c’est un arbre, et on voit que les branches ont été coupées et il a pris un éclat avec son couteau, je crois c’est un genre de pichepin, et puis il est là depuis combien d’années, des centaines d’années dans cet étang là, et il a pas pourri ! Il est intact, à mon avis ça peut être, ça peut avoir 2 ou 3 mètres de long peut être, et c’était un genre de pichepin puis on voit que les branches ont été coupées, on se demande comment, et comment, qu’il est venu ce mât là, ce morceau de bois là ? »
Origine : Entrevue avec Monsieur Albert Ozon, ROY-349(2). 1960 (enregistrement sonore).