La recherche des archives de la Nouvelle-France permet d’entrevoir l’importance des Savoyards, célèbres ramoneurs, au sein de la colonie française. Plusieurs officiers et gouverneurs ont sollicité auprès des ministres du royaume, l’envoi de ces enfants et adolescents, souvent déformés par la difficulté de leur travail, majoritairement originaires de la Savoie, pour le ramonage des cheminées de Montréal et de Québec.
Nous savons que de telles demandes furent faites en 1717 et 1729, de la part de Vaudreuil, Bégon, Beauharnois et Hocquart, et qu’en 1749, l’intendant Bigot remercia le Ministre suite à l’arrivée de cinq Savoyards à Québec.
Mais alors, comment alors expliquer la présence d’une Anse et d’une Pointe de Savoyard à Saint-Pierre ? Nous savons que le nom existe de manière définitive depuis 1784. Mais rien de plus.
- savoyards (anse des) – Plan de l’Isle St Pierre de terre neuve, 1784. Chevalier de Kervegan, Sc 91 462 1784
- Savoyards (anse des) – Mémoire local des Isles St Pierre et Miquelon. Signé « de Carpilhet ». Description géographique des îles, de leur production et de leur population. 1784
- Savoyards (L’Etang des) – Plan de l’Isle St Pierre de terre neuve, 1784. Chevalier de Kervegan, Sc 91 462 1784
- Savoyard (Étangs-du-) – Ces flaques sont connues sous le nom des Étangs-du-Savoyard, du Cap-Noir, du Ravenel, du Colombier, du Cap-à-l’Aigle. François René de Chateaubriand, mémoires d’Outre-Tombe. Voyage de 1793 – Publication de 1849. 1793
Peut-on imaginer qu’une flûte du roi, en route pour Québec, ou de retour de la colonie, se soit naufragé à Saint-Pierre et qu’il y avait à son bord, de jeunes Savoyards ? La présence de ces adolescents, souvent atteints de déformations articulaires, aurait certainement frappé les esprits des Saint-Pierrais, venant au secours des naufragés… Mais ce n’est là qu’une simple hypothèse sans aucun fondement.
Pour l’instant, le nom de Savoyard, reste et restera une énigme, perdue dans la nuit des temps !
Sources :
- 1717 – Lettre de Vaudreuil et Bégon au Conseil de Marine : prient d’envoyer cinq ou six Savoyards pour le ramonage des cheminées.
- 1717 – Délibération du Conseil de Marine sur une lettre de Vaudreuil et Bégon : demande d’envoyer parmi les recrues six Savoyards pour ramoner les cheminées et deux ouvriers pour faire des briques et des tuiles; les tuiles « garantiraient fort des incendies trop communes dans le pays à cause du bardeau qui couvre les maisons”
- 1729 – Lettre de Beauharnois et Hocquart au ministre – demandent quatre Savoyards pour le ramonage des cheminées: deux pour Québec et deux pour Montréal.
- 1730 – Lettre de Hocquart au ministre – demande quatre jeunes Savoyards pour le ramonage des cheminées: en destinera deux pour Québec et deux pour Montréal.
- 1731 – Lettre de Maurepas à Hocquart : refus d’envoyer 4 Savoyards pour le ramonage des cheminées.
- 1749 – Lettre de Bigot au Ministre : l’arrivée de cinq Savoyards a été fort appréciée.