par Journal Officiel des Iles Saint-Pierre-et-Miquelon, 37e année, Samedi 18 octobre 1902.
Un grave incendie s’est déclaré jeudi 16 octobre, vers 4 heures du matin, rue Ange Gautier. La grande maison à balcon, appartenant à la femme Virginie Fouchet, brûlait avec une telle intensité que les maisons d’en face, malgré la largeur de la rue, s’embrasèrent presque instantanément. Trois maisons furent dévorées en un clin d’oeil. Une quatrième, celle du pilote Gervain, reste encore debout, mais les pans de mur carbonisés et la toiture calcinée attestent la vigueur du feu qui a failli la consumer.
Quand l’alarme fut donnée, l’incendie était dans son plein. Faute de pression, les manches ne purent être alimentées d’eau. Ce ne fut que lorsque les pompes à bras fonctionnèrent que le fléau put être attaqué vigoureuse ment. La brise qui poussait les flammèches vers la mer était faible, sans quoi tout le quartier eût passé un mauvais quart d’heure. A 6 heures 1/2, tout danger était conjuré.
Sauf M. Thomas Pépin, propriétaire d’une maison assurée 600 dollars à la compagnie Phoenix, les pertes subies par les autres personnes n’étaient couvertes par aucune assurance. Au nombre des sinistrés, il y en a plusieurs d’intéressants qui ont perdu à peu près tout ce qu’ils possédaient, notamment les dames Larondo et Martin Hacala, matelot de la douane. .
On ne sait comment le feu a pris. La maison où il s’est déclaré, quoique paraissant inhabitée, était un lieu de rendez-vous qui donnaient des craintes continuelles aux voisins, craintes, hélas! trop justifiées. L’enquête se poursuit, sans qu’elle ait éclairci jusqu’ici les causes mystérieuses de cet incendie.
