Catégorie : Ephémérides Sasco Le Huenen

Le commandant p.i. Borius rend compte au ministre que l’hiver 1818-1819 a été extrêmement doux. La neige n’a fait que de rares apparitions et les îles n’ont pas été un seul instant entourées de glaces. Vingt-quatre navires sont arrivés tant de France que du Grand Banc. La pêche est plus avancée que l’annee dernière à l’époque actuelle. Les vivres sont abondants et à des prix modérés, grâce à l’arrivée de plusieurs navires américains.

‘L’Espoir’, premier navire construit à St-Pierre part pour la France avec un chargement de morues sèches.

La goélette de l’Etat ‘La Brestoise’ mouille sur rade de Saint-Pierre.

Arrivée sur rade de Saint-Pierre de la frégate anglaise l »Egerie’.

Arrivée à Saint-Pierre de la gabarre du Roi ‘Eurayle’ et de la goélette du Roi la ‘Provençale’.

M. J. B. Fuec, chirurgien de marine, chef du service de santé, admis à la retraite, remet le service à son successeur M. Pierre Motet. M. Fuec que les habitants voient s’éloigner avec regret, avait déjà servi à Saint-Pierre de 1789 à 1793. Il y était revenu en 1816.

Le conseil d’administration examine la situation des trois quarts des habitants de Miquelon et d’une cinquantaine de personnes de Saint-Pierre qui vont se trouver sans pain par suite de la pêche la plus mauvaise qui ait encore eu lieu depuis la paix, et du refus des fournisseurs d’avancer des vivres à ceux qui n’ont pu les solder entièrement. Il est décidé qu’il est impossible de renvoyer les indigents en France et qu’il sera délivré du pain à tous et en outre 2 onces de lard et 30 grammes de mélasse par jour à ceux qui seront reconnus dans l’impossibilité absolue de rien se procurer par eux-mêmes.

Le commandant rend compte au Département que la pêche de la dernière campagne a été d’une extrême abondance. Les brumes ayant été moins, intenses qu’à l’ordinaire, le poisson a été bien séché.