Soixante ans ! Il y aura bientôt 60 ans en effet que le contingent St-Pierrais et miquelonnais partit mobilisé le 11 janvier 1944 pour ne revenir que le 27 septembre 1945, après presque deux années de guerre.
Plusieurs membres de ma famille ou de mes amis m’ont souvent, demandé de leur raconter les péripéties de cette aventure. Par ailleurs, nous sommes de moins en moins nombreux à pouvoir le faire : certains ont déjà disparu et avec l’âge la mémoire se trouble et les souvenirs s’estompent.
On a à ce jour peu écrit sur ces deux années, si on excepte le travail de Marie Claire Khun alors lycéenne qui avec le concours de notre camarade Louis Legentil a évoqué quelques souvenirs du 152ème Régiment du Génie au sein de la 1ère armée française. (Son texte a été publié dans l’Echo des Caps à St Pierre en 1988-1989)
Depuis, sauf erreur, à ma connaissance plus rien n’a été publié sauf le fascicule du service des Anciens Combattants et Victimes de guerre, qui apparemment n’a pas dépassé la diffusion locale.
Le moment m’a paru opportun d’ajouter maintenant mon témoignée en complément. Il ne s’agit pas de recherche historique, mais d’une suite de récits traduisant des situations vécues. A l’évidence, mes camarades ne s’y retrouveront pas toujours, car je ne pouvais pas être dans tous les lieux mais ils vivaient souvent des moments semblables et j’espère qu’ils ne m’en tiendront pas rigueur. En particuliers ceux du 152ème Génie.
En ce qui concerne les activités de la 12ème Cie d’Entretien du Génie et de la 2ème D.B leurs interventions ont été différentes, en d’antres lieux, aussi ai-je fait appel à deux camarades qui s’y trouvaient, à savoir André Levêque pour la 12ème Cie et Léon Lehuenen de la 2ème D.B et je les remercie de leur participation.
Mon but aura été atteint si mon témoignage a respecté la chronologie des faits, si les récita ont été aussi objectifs que possible car avec le temps, les souvenirs s’espacent et faiblissent. En tout cas, ils seront le reflet de ma Vérité et chacun pourra y retrouver la sienne ou plus simplement ses souvenirs.
A mes lecteurs qui n’auraient pas participé à l’aventure, je souhaite qu’ils gardent l’image d’un petit soldat, qui comme des milliers d’autres, a participé à la libération de son pays, comme leurs Pères l’avaient fait avant eux pendant la Grande Guerre.
La Rochelle
Le 30 août 2002
Gérard Rio