Le déclin de la présence basque
Outre la publication du routier d’Hoyarçabal, et la traduction labourdine de Detcheverry, il existe peu de documents sur la toponymie basque de l’archipel. A part la carte régionale de Detcheverry et de Joannis de Hiribarren, aucune carte particulière des îles ne fut dressée par les Basques ; une partie leur toponymie restera donc dans les oubliettes de l’histoire. Les cartes des Malouins et Granvillais, puis des ingénieurs français comme Lhermitte ne reprendront que quelques rares toponymes basques que nous étudierons plus loin.
Quelles sont les raisons de ce déclin de la présence basque ? Elles sont multiples. Du côté espagnol, la disparition du roi Philippe II en 1589 amorcera une suite d’événements politiques et économiques qui écarteront les Basques espagnols du théâtre de Terre-Neuve. La relève de Basques français, qui connaîtra son apogée au début XVIIe, sera de même avortée suite à la guerre franco-espagnole. Une conséquence désastreuse de cette guerre, la destruction et le pillage de Saint-Jean-de-Luz et de la Socoa en 1636, freinera fortement l’activité des Basques français. Vers 1685, seul le quart des navires armés en 1600 se dirigera vers Terre-Neuve[i].
Les Basques qui fréquentent encore la côte du Chapeau Rouge de Terre-Neuve se concentreront alors sur Plaisance et Miquelon. L’abandon de Saint-Pierre aux Malouins et aux Granvillais entraînera l’apparition d’une nouvelle toponymie à Saint-Pierre.
[i] René Bélanger, Les Basques dans l’estuaire du Saint-Laurent. (Québec, Les presses de L’Université du Québec, 1971)
Note : cette série d’articles fut rédigée entre 1997 et 2004 dans le cadre d’une œuvre consacrée à l’histoire de la cartographie et de la toponymie de l’archipel. Le projet n’ayant abouti, les ébauches vous sont livrés tels quels avec pour seul objectif de mieux faire connaître cette facette particulière de notre histoire.
Cartographie et toponymie des îles Saint-Pierre et Miquelon.
De 1579 au traité d’Utrecht