8 mai, 2024

L’ouragan du 13 septembre 1900

L’ouragan ayant frappé la région de Saint-Pierre-et-Miquelon entre le 12 et le 13 septembre 1900 est nul autre que le célèbre ouragan de Galveston qui a sévi entre le 27 août et le 12 septembre. Selon Wikipedia : « Le 8 septembre 1900, l’ouragan de Galveston atteint le continent américain à la hauteur de la ville côtière de Galveston dans l’État du Texas. Ses vents atteignent une vitesse de 233 km/h. Mesuré avec l’échelle de Saffir-Simpson, ce cyclone tropical est rangé dans la catégorie 4. Il a causé des dégâts massifs et fait entre 6 000 et 12 000 victimes, le nombre le plus souvent cité étant de 8 000 personnes.  »

Nous trouvons ceci dans les éphémérides, tirées de notes de M Th. Déminiac, revues, complétées et continuées par Daniel Gauvain, 1916 : Terrible coup de vent. Huit goélettes perdues corps et biens, notamment Ali-Baba, L.-M.-B., Fiona; patrons Chesnel, Goecoetchéa et Thomelin.

Les éphémérides de SASCO, E. & J. LEHUENEN, 1970, nous trouvons ceci : Cyclone de N.O. La goélette ‘Alerte’, fait côte dans le Barachois de Saint-Pierre et la goélette ‘Francis-Eugène’, sur l’Ile Massacre, sans victimes; 6 pirogues au tangon, partent en dérive ou s’échouent sur l’Ile-aux-Chiens. Dans les jardins, tout est brûlé, desséché comme sous le coup d’un feu dévastateur. Plusieurs cheminées sont abattues et quelques toitures enlevées. Sur les bancs, 9 goélettes se perdent corps et biens coûtant la vie à 120 hommes.

Je vous invite à lire ci-dessous, les rapports publiés dans la partie non-officielle du Journal Officiel de Saint-Pierre-et-Miquelon.


L’ouragan du 13 septembre 1900

Le 13 septembre, un cyclone a passé sur St-Pierre venant de la partie N. O.

Toute la nuit il a venté en tempête. De 8 heures du matin à midi, la force du vent a augmenté considérablement; le baromètre est tombé à 730. Tous les navires qui étaient sur rade ont chassé sur leurs ancres.

Dans le port les navires : Océana, Stella-Maris, Jules Jean-Baptiste et trois petites goëlettes dont deux anglaises, sont allées s’échouer sur le banc de l’île aux Moules, d’où il sera très facile de les retirer. A 11 heures 30, la goëlette Francis-Eugène, armateur et patron Yvon, Joseph, mouillée sur rade, est venue s’échouer sur les rochers de la pointe N. E. de l’île Massacre.

M. le Capitaine de Port a réquisitionné aussitôt le remorqueur Progrès pour porter secours aux neuf hommes qui restaient à bord et qui avaient mis le pavillon en berne.

Voici comment M. Gazengel. dans son rapport, rend compte de cette délicate opération: « Arrivé sur rade, et après avoir mouillé le remorqueur en face du bateau maufragé, j’ai fait filer, au moyen de lignes, un doris dans la direction de la goëlette. La mer et le courant, nous ont empêché par deux fois de réussir, n’ayant pas voulu laisser embarquer des hommes dans le doris, pour le diriger, ne sachant pas comment l’embarcation se comporterait. Bien m’en a pris, car la première fois ce doris est allé dans les ro chers de l’île Massacre. Ce n’est que la troisième fois que nous avons pu le diriger sur la goëlette, où les hommes après l’avoir croché avec une gaffe, se sont tous précipités dedans, et cinq minutes après ils étaient à bord. – Pour faire cette manoeuvre, nous avons été obligés d’employer trois pièces de ligne de 70 brasses. A ? heures nous étions de retour à la cale de la Douane. Le patron du Progrès s’est signalé par la manoeuvre de son vapeur, ce qui nous a rendu notre tâche plus facile. – Ont également aidé au sauvetage: Yvon, Joseph, armateur et patron de la goëlette Francis-Eugène, qui a fourni les lignes et le doris, et tous les hommes qui se trouvaient à bord du Progrès. »

Le navire-hôpital St-Pierre a subi des avaries assez graves. Il s’était amarré sur le corps mort de l’Isly, mais le soir la Némésis qui avait chassé est tombée sur lui et tous deux se sont tamponnés. Le St-Pierre a eu son avant démoli et l’arrière de la Vémésis a fortement souffert.

A l’île aux Chiens, la flottille de la petite pèche a subi un désastre. On a constaté successivement le naufrage des sloops de pêche:

  1. Prosper-Marie, armateur Cordon, Prosper, échoué avec bris dans l’échouerie du sieur Barenton;
  2. Pervenche, armateur Manet, Emile, échoué avec bris dans l’échouerie du sieur Peigney;
  3. Georges-Marte, armateur Louis, Jean, échoué avec bris dans l’échouerie du sieur Revert;
  4. Ami-des-Blieux, armateur Legentil, Louis, parti en dérive au large par la passe de l’Est, à cinq heures du matin, après avoir cassé son tangon; on ne sait ce qu’il est devenu;
  5. Victor, armateur Cordon, Victor, échoué avec perte totale près de la cale de la maison C. Huet et C*.

Des pirogues de pêche:

  1. Marie-Louis, armateur Déjoué, François, coulée sur son tangon après avoir été remplie d’eau;
  2. Eugénie, armateur Admond, Emile, partie en dérive au large par la passe de l’Est, à cinq heures du matin, après avoir cassé son tangon, on la considère comme totalement perdue.

Ces sloops et pirogues n’avaient à bord que leur gréement de pêche et leur lest. Aucun n’était assuré.

Sur le Banquereau où les goëlettes de pêche sont nombreuses, on redoute des accidents.

A terre où le vent a fait rage, on a eu à déplorer pas mal de palissades à terre, des arbres abattus. des toi tures endommagées et des cheminées en briques démolies. Mais l’effet le plus curieux du cyclone a été celui produit sur les jardins. Tout a été brûlé, desséché, comme sous le coup d’un feu dévastateur. Les plantes légumineuses courbées sous leur tige sont à jamais flétries. La verdure a des teintes plombées, avec la rigidité du zinc. C’est le cas de répéter avec le poëte des Métamorphoses ! perit labor irritus anni.

On s’est donné bien de la peine, on a bêché, ensemencé, sarclé, et en quelques heures le vent d’Ouest, imprégné de sel marin, a eu raison de toute la culture maraîchère. Depuis le coup de vent du 25 août 1873, on n’avait pas vu pareil phénomène se produire.


Suites du cyclone du 13 septembre.

A MIQUELON.

Extrait du procès-verbal dressé par le gendarme MÉRIAN:

Le 13 septembre, vers 7 heures du matin, avons rencontré le sieur Detchevery (Fortuné) qui nous a dit : Je viens d’apprendre en route par des pêcheurs de l’Anse, que le sieur Poirier, Alexis Auguste, dit Mistigri, âgé de 63 ans, patron du doris Hirondelle, venait de se noyer à l’Anse aux Warys où il faisait la pêche. Je ne sais comment le malheur lui est arrivé. Nous avons immédiatement donné connaissance de cet évènement au Commis chargé du service de la Marine du sous-quartier de Miquelon.

Nous nous sommes rendu à l’Ouest au lieu dit Anse aux Warys en compagnie de M. le docteur Rencurel, médecin de Miquelon. où étant, nous avons interrogé les marins qui s’y trouvaient présents au moment de la disparition du dit Poirier, et le sieur Patrick Cormier nous a fait la déclaration suivante : « Depuis le petit jour tous les marins qui font la pêche en cette Anse sont arrivés pour mettre les doris hors de danger, car vous voyez le temps qu’il fait, c’est un cyclone. Jamais depuis que je fais la pêche je n’ai vu pareille mer, ni le vent si fort de la partie ouest. Vers les 6 heures 1/2, le sieur Poirier, Alexis Auguste, est arrivé avec son fils Alfred, le père a passé devant nous et est allé, sans rien dire, à son étale afin de la mettre à l’abri, mais un coup de vent l’a emporté et l’a précipité dans la mer. De suite, moi, ses deux fils ainsi que toutes les personnes présentes, nous sommes partis à son secours. La mer était tellement démontée et en furie que nous n’avons pu le sauver. Il a été enlevé par les vagues et sous nos yeux dans l’espace de quelques secondes et nous ne l’avons plus revu. »

Les deux fils Poirier, Alfred, âgé de 33 ans et Jules, âgé de 19 ans, nous ont déclaré qu’il était impossible de sauver leur père dans l’endroit où il est tombé, car la mer était trop affreuse. Nous avons constaté en effet que la mer était tellement grossie par le vent qu’il était impossible de s’approcher des échouries. Tous les chauffauds et les plans inclinés qui servent aux marins – ont été démolis en notre présence et enlevés par les vagues, ainsi que deux doris qui n’avaient pas été assez haut montés.

A Miquelon, l’effet désastreux du cyclone sur les jardins a été le même qu’à St-Pierre. Les légumes ont été grillés, comme s’ils avaient été arrosés avec de la saumure.

SUR LANGLADE.

Extrait d’un procès-verbal dressé par les gendarmes Lethimonier et Degueurse.

Le 13 septembre, à une heure du soir, le nommé Larranaga, maître de ferme chez Madame Veuve Aubert, s’est présenté au poste et nous a fait la déclaration suivante : Vers neuf heures du matin, je me rendais au travail lorsque j’ai aperçu à quelques mètres de la maison sept hommes qui, mouillés des pieds à la tête, m’ont dit que leur goélette venait de se jeter à la côte. Ils m’ont fait un signal en me désignant les Buttereaux. Je les ai fait changer d’effets et les ai réconfortés; ils m’ont paru très fatigués. Nous nous sommes rendus à l’endroit dit la Carcasse ou Crevasse (côté Ouest des Buttereaux) où nous avons constaté l’échouement de la goélette anglaise Juanita, jaugeant 25 tonneaux et montée par huit hommes d’équipage, du port des Burins. A notre arrivée le capitaine et l’équipage étaient sur les lieux et ont pu réussir, à marée basse, à sauver leurs effets. Le grand-mat est rompu à 0″ 80 cent. environ du pont. Le nommé Hollet (Edward-Levis), capitaine de la goélette naufragée Juanita, interrogé sur les causes de ce sinistre, nous a fait la déclaration suivante : Le onze septembre à huit heures du soir, j’ai appareillé à destination des Burins. J’étais à 10 ou 12 milles du Cap-Breton et je me livrais à la pêche de la morue. Quelque temps après mon départ, les vents ont été contraires et m’ont obligé de louvoyer. Dans la nuit du 12 au 13 courant, une tempête étant survenue, m’a décidé de relâcher à St-Pierre, point qui était le plus rapproché. La mer était démontée par la violence du vent et il m’a été impossible d’apercevoir la terre. Je pensais être au large et au jour atterrir à Saint-Pierre. Vers huit heures du matin, ma goélette a touché sur un banc de sable; par le choc le grand-mât s’est rompu à 0″ 80 cent. du pont et est tombé à la mer. A ce moment, je n’ai pu faire aucune manoeuvre, le vent nous poussant à terre. Quelques minutes ont suffi pour échouer la goélette. L’équipage et moi, nous nous sommes sauvés par le travers du mât de misaine à l’aide d’un bout du grand-mât que la mer avait ensablé. Malheureusement dans ce sauvetage, le nommé Anbers Roberts a lâché le cordage qu’il tenait à la main, a été enlevé par une lame et a disparu dans les flots. Tous les efforts faits pour le retrouver sont restés sans résultat. Le bateau n’était pas assuré». –

On sait que dans la nuit du 12 au 13 septembre, l’aviso-transport la Manche, venant de la côte Ouest de Terre-Neuve, a été surpris par le cyclone, après avoir dépassé le cap de Raye. Le commandant Pivet s’attendait à voir les feux de Langlade ou de Miquelon à 12 ou 15 milles, mais il avait compté sans la buée déposée par le vent d’ouest sur les glaces de la lanterne, qui faisait d’elles des verres dépolis et arrêtait la portée des réflecteurs.

Quand les feux de la Pointe-Plate furent aperçus, il n’était plus qu’à 4 nilles de terre. Il mouilla sur ses deux ancres, sa machine n’étant pas assez puissante pour surmonter la violence de la tempête.

Le 13 au matin, quand les Langladiers s’éveillèrent, ils contemplèrent non sans émotion l’aviso qui recevait par le travers des paquets de mer formidables. Les lames étaient si hautes qu’elles atteignaient jusqu’aux vergues. Ils s’attendaient à voir les ancres manquer et ils se préparaient déjà à porter secours, dans la mesure de leurs moyens. Contre leur attente, la Manche tint bon. Le soir, le vent ayant faibli, elle put se désengouffrer du cul de sac qui est l’isthme de Langlade.

SUR LE BANC DE ST-PIERRE.

Le 13, à 9 heures du matin, la goélette Fiona, étant mouillée sur le Banc de St-Pierre, par 60 mètres de fond, a écourté son câble. Aussitôt le capitaine Thomelin, voyant le danger, ordonna d’apprêter les bredindins (grandes gaffes à l’aide desquelles on hisse les doris à bord et on les embarque), puis il descendit dans la chambre. Tout l’équipage s’était également mis à l’abri dans le poste, à l’exception de l’homme de quart, lorsqu’une lame énorme déferla sur la goélette. Au moment où se produisit le choc qui fit chavirer le Fiona, l’équipage monta sur le pont et réussit à se sauver dans un doris. Trois hommes manquaient à l’appel : Le patron Thomelin, le mousse et le nommé Friou, qui n’ont pu, selon toute probabilité, sortir, les deux premiers de la chambre, le dernier du poste. Les 6 hommes qui avaient embarqué dans le doris furent recueillis le lendemain 14, à la pointe du jour, par la goélette Java qui les rapatria à St-Pierre.

Liste des bâtiments éprouvés par le cyclone.

DANS LE PORT ET EN RADE DE SAINT-PIERRE.

  • Francis Eugène, capitaine Yvon, échouement avec bris sur l’Ile Massacre, équipage sauvé.
  • Adèle et Rose, capitaine Briand, échouée avec bris sur la digue, équipage sauvé.
  • Nemesis, capitaine Rault, tout l’arrière enlevé.
  • St-Pierre, capitaine Saillard, 8,700 fr. d’avaries.
  • Océana, capitaine Lemeilleur, quille et fausse quille en dommagées.
  • Jeune André, capitaine Gicquel, a touché près de l’Ile aux-Chiens. Fait un peu d’eau.
  • Jules-Jean-Baptiste, capitaine Poitevin, fausse quille en levée.

SUR LE BANC DE SAINT-PIERRE.

  • Bait Bill, capitaine Girard, 5 doris écrasés, 2 doris en levés, perdu lignes et bouées.
  • Annie, capitaine Trotin, 7 doris écrasés sur le pont, perdu 6 maillons de chaîne.
  • Pandora, capitaine Pichon, perdu son câble et 3 doris enlevés .
  • Surprise, capitaine Herveïc, Perdu 4 maillons de chaine, 1/2 câble, une ancre, 2 doris écrasés.
  • Marie-Augustine, capitaine Esnault, perdu 3 câbles, 1 pistolet et support de guy.
  • Alerte, capitaine Lebrun, 6 doris écrasés sur le pont. les pavois démolis, le pont soulevé, perdu un maillon de chaîne et l ancre.
  • Sainte-Claire, capitaine Prat, perdu 1/2 câble et 5 maillons de chaîne.
  • Denise, capitaine Joret, 4 doris brisés sur le pont, 40 brasses de câble, 5 maillons de chaîne et 1 ancre, tout ce qui se trouvait sur le pont a été enlevé.
  • René, capitaine Leguen, un homme enlevé par un coup de mer, 8 doris écrasés.
  • P., capitaine Dufresne, perdu son câble et 3 doris. Jeanne, capitaine Beaulieu, perdu 100 brasses de chaîne, 100 brasses de câble, guy et grande voile, 2 jam bettes cassées. –
  • SeaQueen, capitaine Rouault, perdu 20 brasses de câble, 5 maillons de chaîne, l ancre et 2 doris.
  • Caucasique, capitaine Mouton, perdu câble et lignes, 2 doris écrasés.
  • Brise, capitaine Maillard, 30 brasses de câble, 20 pièces de ligne.

SUR LE BANQUEREAU.

  • Morue, capitaine Lecharpentier, perdu son câble, 1 doris écrasé sur le pont.
  • Américain, capitaine Mahé, perdu 9 maillons de chaîne. Jasmin, capitaine Hervot, un doris écrasé, perdu 3 maillons de chaîne.
  • Gabrielle, capitaine Lecuyer, perdu son câble et 5 maillons de chaîne.
  • Adèle, capitaine Martin, le patron enlevé d’un coup de Il6 I’.
  • Sensitive, capitaine Lemoigne,perdu 5 maillons de chaîne, 50 pièces de lignes.
  • L. C., capitaine Lemée, perdu le gouvernail, le câble et 5 maillons de chaîne.
  • Glaneur, capitaine iAllain, perdu 4 maillons de chaîne, gouvernail,4 doris écrasés sur le pont, avaries dans les voiles.
  • Casimir Périer, capitaine Baslé, un homme tué par le grand guy.
  • Terre-Neuve, capitaine Fristel, le patron a été enlevé avec la voile de cape, perdu câble, 2 doris écrasés.
  • Garonne, capitaine Béliot, perdu 8 maillons de chaîne, 30 brasses de câble.
  • Pervenche, capitaine Chandoiseau, perdu 4 maillons de chaîne, un doris écrasé, misaine et grand foc dé chirés.
  • Paul et Fernand, capitaine Lemarié, perdt 50 brasses de câble, 6 maillons de chaîne et une ancre, 3 doris écrasés.
  • Grâcieuse, capitaine Noslier, perdu 4 doris, 5 maillons de chaîne et l ancre.
  • Décidée, capitaine Jan, perdu 6 doris, le baleston de mi saine. –
  • Georges, capitaine Chevalier. perdu 3 doris et voile de cape.
  • Rosalie, capitaine Grouazel, perdu câble et 6 maillons de chaîne.
  • Eugénie, capitaine Andrieux, perdu 1/2 câble et 6 mail lons de chaîne, 5 doris ecrasés.

SUR LE GRAND BANC.

  • Amphitrite, capitaine Enault, cassé son bout dehors, le 10 septembre, dans l’abordage avec le sloop Mar guerite de Cancale.
  • Mary, capitaine Allain, 2 barriques d’huile enlevées, par un coup de mer.
  • Henri, capitaine Merienne, 2 hommes enlevés, 7 doris et son câble.
  • Bernadette, capitaine Coupeaux, perdu 12 maillons de chaîne et lignes.
  • Prosper-Jeanne, capitaine Thébault, son gouvernail cassé, 8 doris écrasés.
  • Marguerite, capitaine Geffroix, perdu guy, grande voile, voile de cape, tout ce qui se trouvait sur le pont a été enlevé.
  • St-Laurent, capitaine Delanney, 2 hommes enlevés par un coup de mer, perdu 4 maillons de chaîne, 220 brasses de câble, le guy, les cornes de grande voile et de misaine cassées, le parc enlevé.5 doris écrasés sur le pont.
  • Lucien, capitaine Lecossois, a reçu le 13 un coup de mer épouvantable qui a ébranlé son arrière, une voie d’eau s’est déclarée. A sombré en mer le 16 après avoir été sabordé. L’équipage (21 hommes) s’est sauvé dans les doris et a été recueilli par la Regina.
  • Regina, capitaine Pansard, toutes les lignes, les bouées, les ancres, 5 maillons de chaîne et l bout de câble.
  • Marie L., capitaine Girardin, perdu càble et lignes, 2 doris écrasés.
  • Saint-Joseph, capitaine Parrups, 7 hommes enlevés d’un coup de mer, plusieurs blessés, perdu sa touée, les doris écrasés.
  • Navarre, capitaine Joly, 10 doris écrasés, perdu sa touée de 12 maillons de chaîne, 3 hommes blessés. Francine, capitaine Lerquesmain, perdu câble et lignes, beaupré cassé par un coup de mer. –

Il est à craindre qu’à cette litanie des pertes en hommes et en matériel s’ajoutent encore de nouveaux noms. Le cyclone du 13 septembre restera dans nos annales mari times comme un souvenir néfaste de la méchanceté des éléments. Il a eu pour conséquence de terminer avant l’heure la campagne de pêche pour un grand nombre de goëlettes. On compte environ 35 bâtiments qui sont disposés à désarmer plutôt que de retourner sur les bancs.


Mise à jour du 23 septembre 1900
Liste des bâtiments éprouvés par le cyclone

DU 13 SEPTEMBRE DERNIER.

SUR LE BANC DE SAINT-PIERRE:

  • Ondine, capitaine David, perdu 7 maillons de chaîne,

SUR LE BANQUEREAU:

  • Égalité, capitaine Lemoine, perdu 2 maillons de chaîne.
  • St-Paul, capitaine Fanchon, perdu 6 maillons de chaîne et les lignes. –
  • Bordelaise, capitaine Lemeilleuir, 2 doris écrasés, perdu, son câble.
  • Inès, capitaine Boilet, perdu 13 maillons de chaîne.
  • Michel-Etienne, capitaine Dubois, 2 doris écrasés.

SUR LE GRAND BANC.

  • Grand Master, capitaine Brochu, perdu 4 maillons de chaîne, 70 brasses de câble, 5 doris écrasés, tout ce qui se trouvait sur le pont a été enlevé.
  • Adèle-Emile, capitaine Banestard, 6 doris écrasés. desemparé de la misaine, parc, foissières et barriques enlevés.
  • Mérit, capitaine Hubert, perdu câble, lignes, 4 doris écrasés.
  • Emile, capitaine Revert, perdu lignes et 8 maillons de chaîne.
  • Galatée, capitaine Poilvé, 1 doris écrasé, perdu câble et lignes.
  • Velléda, capitaine Morel, perdu 1 1 maillons de chaîne et ses lignes. –
  • Jeanne d’Arc, capitaine Lemandé, 10 doris écrasés.
  • Hirondelle, capitaine Le Borgne, 2 doris écrasés, 4 barriques d’huile enlevées, perdu 60 pièces de lignes.
  • Pensée, capitaine Hervelin, perdu une ancre et 200 pièces de lignes.
  • Jean-Maurice, capitaine Grignon, 1 doris enlevé, 4 écrasés, perdu 200 pièces de lignes et 6 maillons de chaîne.

Mise à jour du 6 octobre 1900
Liste des bâtiments éprouvés par le cyclone

SUR LE BANC DE SAINT-PIERRE:

  • Gustave-Prosper, capitaine Lecaiilier, perdu 5 maillons de chaîne.
  • Granvillaise, capitaine Depays, perdu 5 maillons de chaîne et un corne à brume. Marguerite, capitaine Dubois, perdu 6 maillons de chaîne.
  • Rieuse, capitaine Morel, perdu 5 maillons de chaîne et une ancre
  • Berthe, capitaine Ruminy, perdu 5 maillons de chaine, une ancre et 10 brasses de câble.
  • Madeleine, capitaine Gobard. perdu 5 maillons de chaîne.
  • Anita, capitaine Chopin, a rencontré la goëletle Tyrolienne clhavirée.
  • Evangéline, capitaine Hamon, perdu 7 maillons de chaine.
  • Joseph-Marie, capitaine Chérel, un doris écrasé, perdu 70 pièces de ligne.

SUR LE BANQUEREAU:

  • Georges, capitaine Magnan, perdu 2 maillons de chaine et 70 pièces de ligne. –
  • St-Pierraise, capitaine Grumelon, un doris écrasé, perdu 30 pièces de ligne.
  • Rose L., capitaine Hunot, le 25 septembre a perdu 9 maillons de chaîne, bouées, lignes et le 13 septembre a perdu 6 maillons de chaîne et 2 câbles.
  • St-Pierrais, capitaine tonvenant, perdu 4 maillons de chaîne et 30 brasses de câble.
  • Blanche, capitaine Lemasson, perdu 5 maillons de chaîne a rencontré une goëlette chavirée peinte en noir, un mat peint en jaune, les barres blanches. –
  • Aventure, capitaine Lemeur, perdu 4 maillons de chaine.
  • Mascotte, capitaine Nicolas, perdu 1 maillon de chaine.
  • Miarie, capitaine Aubert, 1 doris enlevé, perdu 2 maillons de chaîne.
  • Baltique, capitaine Trotin, 2 doris écrasés, 2 barriques d’huile enlevées.
  • Victoria, capitaine Le Roy, a rencontré une goëlette chavirée, peinte en vert.
  • Jeune Aristide, capitaine llaoult, 1 doris écrasé, perdu 50 pièces de ligne. –
  • Petite Marie, capitaine Jaquet, perdu toutes ses lignes, 1 homme blessé.
  • Amédée, capitaine Santier, perdu 5 maillons de chaine et le 25 septembre a également perdu 5 maillons de chaîne et le câble.
  • Dacquoise, capitaine Zion, 120 pièces de ligne enlevées de dessus le pont, 2 foissières, 2 barils de bière et 4 barriques d’eau. –
  • Noëla, capitaine Freslon, le 25 septembre a perdu ses lignes.
  • lle de Terre-Neuve, capitaine Collet, perdu 6 maillons de chaîne et une ancre. –
  • B., capitaine Mottais, perdu 5 maillons de chaine.

SUR LE GRAND BANC.

  • Juanita, capitaine Pen, 2 doris écrasés, voilure déchirée
  • Joseph-Claude, capitaine Pluet. Perdu 6 maillons de chaine
  • Fauvette, capitaine Houitte, perdu 8 maillons de chaine et 100 pièces de ligne.

SUR LE BANC DE SAINT-PIERRE:

  • Mirande, capitaine Guérin, perdu 6 maillons de chaîne et 100 pièces de ligne.
  • Jasmin, capitaine Hervot, perdu 3 maillons de chaîne et 15 brasses de câble.
  • Agile, capitaine Chappedelaine, 2 doris écrasés et perdu 5 maillons de chaîne.
  • Belle, capitaine Vincent, perdu 7 maillons de chaîne et une ancre.

SUR LE BANQUEREAU:

  • Myosotis, capitaine Mallier, perdu 9 maillons de chaîne.
  • Georges-Walter, capitaine Chenu, une partie de sa voilure a été enlevée. –
  • Albatros, capitaine Bungert, perdu 3 maillons de chaîne, un câble en acier de 60 brasses et une ancre, 2 doris écrasés sur le pont.

SUR LE GRAND BANC.

  • Berthe-Emile, capitaine Besret, 3 doris écrasés.
  • Walkyrie IV, capitaine Briand, perdu une ancre, 4 doris écrasés .
  • Sans Peur, capitaine Lefeuvre, perdu 9 maillons de chaîne.

Mise à jour du 27 octobre 1900
Épilogue du cyclone.

Toutes les goëlettes sont revenues des lieux de pêche. En établissant le bilan des catastrophes causées par le cyclone du 13 septembre, on compte 8 bâtiments dont on est sans nouvelles et qu’il y a tout lieu de présumer totalement perdues. Ce sont:

  • Isabelle-Marie, 16 hommes, armateur Ed.
  • Azalée, 13 hommes, armateur E. Bouduce.
  • M. B., 16 hommes, armateur Aroca.
  • Espoir, 12 hommes, armateur Laloi.
  • Alphonse-Amélie, 17 hommes, armateur Ed. Fontaine.
  • Tyrolienne, 18 hommes, armateur J.-B. Légasse.
  • Ali-Baba, 19 hommes, armateur J. Légasse et Cie.
  • Fiona, 9 hommes, armateur Frecker et Cie.

Pour ces deux derniers, aucun doute n’est possible, les coques ayant échoué comme épaves au rivage. Six hommes du Fiona ont été sauvés, ce qui réduit le nombre des pertes humaines à 114.

Grand Colombier

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