Bulletin de la Société de Géographie : Notes sur les iles Miquelon et Saint Pierre
Les deux Miquelon réunies depuis 1783 par une chaussée de sable amoncelé par la mer, formaient alors deux îles séparées, dont la plus grande peut avoir quinze lieues de tour et la plus petite de neuf à dix. Elles sont éloignées de Saint-Pierre d’environ trois milles, à partir de la côte de la petite Miquelon, qui en est le plus rapprochée, et il peut y avoir à peu près vingt-quatre milles d’une rade à l’autre.
On y trouve quelques terres propres à la culture quelques prairies et de belles plaines. On pourrait y élever assez de bestiaux pour fournir non seulement à la consommation de la colonie, mais encore à celle des divisions qui viendraient à Saint Pierre.
Au nord de la grande Miquelon est une vaste baie dont l’ouverture regarde l’est, et au fond de laquelle est un port ou barachoix assez considérable, qui communiquait jadis avec elle par un canal. L’on pourrait en faire un excellent port ; il faudrait l’ouvrir à l’est à l’endroit où jadis il communiquait avec la mer. La chose serait d’autant plus facile qu’il ne faudrait creuser que dans le sable. On pourrait craindre avec juste raison, que la marée ne vînt combler l’ouverture faite, et pour parer à cet inconvénient il conviendrait le faire en bois deux quais qu on remplirait de pierre, et qui se prolongeraient à deux toises du rivage, qui est très-acore. Il y a 14 et 15 pieds d’eau, fond de vase molle, dans la partie nord-ouest du Barachoix. Il est élevé de 4 pieds et demi au-dessus du niveau de mer basse. Ce travail offrirait d’immenses résultats, tels que ceux résultats tels que ceux de mettre à l’abri un grand nombre de navires et d’utiliser les belles grèves dont est entouré le Barachoix. La morue s y ferait beaucoup mieux qu’à Saint Pierre, parce que les brumes y sont moins constantes.
Il existe à l’ile Saint Pierre une belle rade propre à recevoir les plus gros vaisseaux. Elle est formée par l’île aux Chiens et la partie est de Saint Pierre. On y mouille à 100 toises de terre, par 7 et 8 brasses d’eau, fond de sable. On y entre par deux passes celle du nord-est et une autre dite du sud-est. Cette dernière moins d’eau.
Au fond de cette baie se trouve le Barachoix qui est fermé une barre de sable sur laquelle il ne reste que 6 et 7 pieds d’eau à mer basse. Après avoir franchi cette barre on trouve 16 et 17 pieds d’eau. On pourrait facilement creuser cette barre, de manière à faire entrer de grands navires. Il y avait quelques grosses qui ont été enlevées. En joignant par une chaussée l’île aux Chiens à Saint Pierre, et employant des cures molles, on aurait bientôt avec l’aide de la marée, un port excellent pour les plus grands navires. La mer marne de 7 à 8 pieds d’eau aux grandes marées.
Voir le plan de M Thuriot publié en 1824.
La carte réduite des bancs et de l’ile de Terre Neuve, publiée en 1784, est très fautive, et pourrait faire commettre des erreurs bâtimens qui viennent de France aux îles Saint Pierre et, où pendant l’été les brumes sont permanentes et les navigateurs de connaître leur position. Parmi ceux qui annuellement faire la pêche, les capitaines basques sont ceux qui terrissent le mieux, par la connaissance qu’ils ont des fonds et des bancs. Ils viennent ordinairement attaquer le grand banc de Terre-Neuve, par 44 de latitude ; gouvernant ensuite au nord-ouest du compas pour attaquer la queue du banc à Vert, par 45 au moins de latitude, et par 44 brasses d’eau, et lorsqu’ils sont par la longitude de Saint Pierre, ils viennent chercher la terre avec la sonde, par les brumes les plus épaisses.
Le banc de Saint-Pierre est mal porté sur la carte précitée ; son extrémité sud est 44 50 de latitude et son gisement vrai du nord au sud. L’extrémité ouest du grand banc est 56 10.
Au moyen de ces données positives, les Basques rectifient leurs routes par les bancs et les sondes, et naviguent avec moins de dangers que ceux qui vont chercher Terre Neuve dont toutes les baies plus ou moins aspirantes, peuvent compromettre les navires par une brume continuelle.
Près l’île Saint Pierre il existe un rocher sous l’eau, sur lequel la gabarre la Marne s’est échouée le 13 juin 1827 ; cet écueil n’est porté sur aucune carte ; il n y a que 11 pieds d’eau à mer basse. Voici son relèvement : la tête du petit havre, à l’est, 5 nord la pointe sèche au nord du compas, la variation observée par une suite d’asimuth et d amplitudes est de 27 ouest.
BRUE.